mercredi 29 juin 2011

Entretien d'embauche. Next !

Mon nouveau poste me donne quelques avantages, notamment celui d’avoir ma propre assistante et surtout de la choisir moi-même. Après avoir été à la pêche aux Cv à la DRH, je prends un café et découvre avec délectation les talents de ma future recrue.

Avant de regarder la formation et l’expérience, j’exclus les CV comprenant plus de3 fautes. Elle sera amenée à rédiger mes courriers officiels et il hors de question que mon honneur orthographique et professionnel soit bafoué. Next !

Ensuite, sélection des CV en fonction des photos : les photos où on tire la tronche, celles qui donnent le sentiment d’avoir été prises au Life Star ou au Mix, celles où il y a deux personnes dessus (oui oui, vous avez bien lu !) etc. Next !

Une fois ces 2 tris sélectifs terminés, je rentre dans le détail des parcours et retient 5 personnes qui sont convoquées dans mes appartements professionnels le lendemain : 2jeunes filles, 1 dame et 1 quarantenaire.

Mes entretiens avec les 2 jeunes filles ont été des exemples parfaits de ce qu’il ne faut jamais faire en entretien (à moins de travailler dans l’industrie de la mode, du cinéma, de l’art… et encore). Déjà quand tu regardes la tenue tu te demandes si c’est pour le casting organisé à l’étage au-dessus ou si elle est venue se trouver un mec. Ensuite le fake : j’ai horreur du fake (bon à part les mèches dans les cheveux et encore, faut que ce soit vraiment discret). Coupe bleue, noire et rose à la Rihanna, faux cils (tellement longs et touffus qu’ils ressemblent à des cheveux ; franchement les filles pitié…), faux ongles, bijoux en pacotille (les boucles, les bracelets et le collier jaunes et verts en plastique, ça le fait pas du tout dans un milieu aussi conventionnel). Et le fake du fake : le faux Chanel. Je peux comprendre que ce ne soit pas à la portée de toutes les bourses mais lorsque l’on ne peut pas, on ne peut pas ! Je rêve d’une Lamborghini mais ça reste un rêve.  Je ne vais pas aller m’acheter une imitation de Lamb. Where is the dream ???

Enfin bon, pour sortir de ce volet superficiel et basé sur les apparences, passons au plus important à savoir nos échanges sur le poste à pourvoir :
Présentez-vous en quelques lignes
…. Euh… Je suis Mlle xxxxxxx
Mais encore ? Parlez-moi de votre parcours….
- Professionnel ?
- Oui ce serait déjà bien pour commencer l’entretien.
Ok. [Présentation de la demoiselle]
Très bien merci. Pourquoi souhaitez-vous rejoindre notre groupe ?
Bon, ça fait longtemps que je cherche du travail donc…
Mais vous vous êtes renseignée sur ce que nous faisons ? Sur le poste ?
Bon je connais la société…. [Explications +/- acceptables] mais le poste là, je me rappelle pas hein…
Ah donc comme ça vous arrivez en entretien sans savoir pourquoi vous êtes là ?
Bon on m’a appelé donc comme je cherche je suis venue voir.
- Ok il s’agit d’une offre d’emploi en tant qu’assistante de …
- Ok
Ça vous intéresse ?
Bon ça dépend
De quoi ?
- ...
-  Dites-moi clairement si vous êtes intéressée pour que nous puissions avancer.
-  Ok, ça peut m’intéresser.
-  Bon je vais vous poser quelques questions techniques correspondant à la fiche de poste…
-  Ok
-  Donnez-moi le raccourci pour un Copier/Coller dans Word
-  Le quoi ?.... Hum ça me dit rien.
-  Quelle fonctionnalité dans Outlook permet d’avoir les coordonnées d’un expéditeur de mail ?
-  Outlook là on n’a pas utilisé ça.
-  [A partir de là je me suis mise en mode ‘avion’]

L’entretien avec la 2ème jeune fille fut du même acabit. Next ! Next !

La dame qui arrivait en 3ème position dans les entretiens présentait déjà mieux : plus mure, plus professionnelle, et de surcroît habillée avec un excellent goût. Sobre et chic !  Au cours de la discussion, je me rendis compte qu’elle n’avait jamais utilisé Internet, et elle semblait agacée de devoir être l’assistante d’une petite gamine. Chose qui acheva de me dissuader de l’embaucher : elle ne connaissait ni le secteur ni ses pratiques. Elle disait vouloir apprendre sur le tas mais à partir d’un certain âge c’est beaucoup plus compliqué. Mais j’ai surtout besoin de quelqu’un qui soit rapidement opérationnel. Next !

Enfin mon dernier candidat, un homme d’environ 40 ans refusa net de continuer l’entretien : il ne voulait pas d’un poste d’assistant que ce soit  pour un Directeur Général, Un Directeur Financier ou un Directeur Technique. En relisant son CV, je me suis effectivement rendue compte qu’il était surqualifié pour le poste.

Ebony toi-même next !

lundi 27 juin 2011

Repassera Ou Pas ?

Il est des endroits sur cette planète où certaines choses continuent de fonctionner ‘normalement’ (enfin bon, je vous le concède, normalement c’est relatif mais bon, ça vaut ce que ça vaut…). Bref, le 22 juin 2011 on apprend qu’il y a eu une fuite de l’épreuve de mathématiques du baccalauréat S (scientifique) français. L’épreuve prise en photo par un anonyme aurait été relayée par MMS entre les candidats avant d’être publiée sur un forum Internet par un étudiant.

Pour les ivoiriens qui me liront, jusque-là rien d’extraordinaire ; j’en entends même certains penser à voix haute : mais pourquoi il met ça sur Internet même ? Ca là on vend ça… Propre ! En effet, en Côte d’Ivoire, les épreuves des examens et concours sont proprement vendus et ça ne choque personne. En Côte d’Ivoire, une promo entière d’une école prestigieusement corrompue peut obtenir un diplôme en échange de quelques millions passés sous le coude, de recommandations de quelques personnes ‘bien placées’ ou de quelques avantages en nature consentis sur des canapés (ou des bureaux de la Poste, des lits, des chaises etc…). En Côte d’Ivoire, les fuites aux examens font en quelque sorte partie du jeu : une matière à part entière dont la réussite est conditionnée par bons filons et liasses de billets.

Mais dans la Gaulle de Sarkozy, on est encore dans une logique normale. Une fuite au baccalauréat ? Les coupables seront pourchassés et combattus. Tolérance 0. Inspecteurs, enquêteurs, RG (renseignements généraux)…. Ils se sont tous rués vers la fuite du siècle et sur les traces numériques des fraudeurs. Ces derniers sont susceptibles d'être condamnés à trois ans de prison et à verser 9 000 euros (environ 6 millions FCFA) d'amende.

21.06. Epreuve centrale (mathématiques) du Bac S.
22.06. On apprend que l’épreuve avait été publiée sur le forum potache d’un  site Internet de jeux-vidéos.
23.06. L’enquête est ouverte.
24.06. Interpellation de 3 jeunes hommes.
25.06. Deux de ces hommes sont mis en examen  et laissés libres, le 3ème est placé sous contrôle judiciaire, Chefs d’inculpation : fraudes aux examens, recel de violation de secret professionnel et recel d'abus de confiance.
27.06. Un nouvel homme, employé d’une imprimerie qui a édité les épreuves du Bac est auditionné. . Il est entendu par les policiers puis mis en garde à vue. Son épouse est atterré surtout qu’il fait ce travail depuis plus de 10 ans sans avoir rien exfiltré, même lorsque leur fils passait le Bac.
27.06. Quelques heures plus tard, c’est le fils qui est arrêté ; il aurait transmis une photo de l’épreuve à un des trois hommes interpellés le 24 juin.

L’enquête suivant son cours, les pré-bacheliers de la série S se demandent ce qui va leur tomber sur la tête. Annulation et reprise de l’épreuve ? Annulation de l’exercice publié ? Modification des barèmes ? C’est finalement cette dernière option qui a été retenue, le ministre de tutelle ne souhaitant pas la reprise de l’épreuve « afin de ne pas pénaliser  les 160 166 candidats au baccalauréat scientifique ». On ne replanche pas ; seuls 3 des 4 exercices seront comptabilisés et tant pis pour ceux qui ont réussi l’exercice en cause sans avoir vu le sujet avant. Tant pis pour les idiots des autres séries ! Ben ouais vous aviez qu’à aller en S comme tout le monde ! Normal !

Dans la Gaulle de Sarkozy, les choses fonctionnent normalement : on passe le Bac S, il y a fuite, les coupables sont recherchés et arrêtés, les candidats ne repassent pas l’épreuve. Non, il ne faut pas traumatiser ces jeunes gens. Ainsi, pour le Bac 2011, et selon une circulaire de l’Education Nationale (Française) publiée par le journal Le Monde il suffira d’obtenir 9/20 de moyenne sur toutes les épreuves pour obtenir son Baccalauréat scientifique. De même, il suffira d’obtenir 7/20 (contre 8) pour accéder aux rattrapages. Même chose avec les mentions : 11/20 pour la mention ‘assez bien’, 13/20 pour la mention ‘bien’ et 15/20 pour la mention ‘très bien’. Putain pourquoi j’ai pas passé mon Bac en 2011 ma mention ‘bien’ de l’époque a une valeur actualisée de mention ’extraordinairement bien’.

Année 2011 de merde !

samedi 25 juin 2011

De l'art de se faire larguer (2)

Rupture J+1. Le  lendemain de la rupture. Habitée d’une humeur de chien, habillée comme n’importe quoi, a peine peignée ; ne me parlez même pas de maquillage. Direction boulot, je rentre dans mon bureau, referme la porte et n’y bouge plus avant la fin de la journée. Comme si mes RDV avaient pressenti mon état de nerfs, ils ont tous appelé pour reporter. Au moins une bonne nouvelle ! Un collègue et accessoirement ami (plus ou moins sincère) de l’ex m’appelle pour prendre des nouvelles et me proposer un dîner.
-         Tu es libre ce week-end ?
-         Pourquoi ?
-         Je voulais t’inviter quelque part…
-         Pourquoi ?
-         Pour sortir un peu…
-         Dans quel but ?
-         Ben écoute, c’est juste pour sortir un peu, rien de spécial…
-         J’ai un double appel. Je te rappelle [De l’art de gbè* quelqu’un et de se sentir mieux…]
Je me sens bien pendant quelques minutes. Puis je me rends compte que non finalement, je suis toujours triste. La nuit tombée, je me décide à quitter le bureau. Rentrée à l’appartement, télé, chocolat, et vodka. Même pas faim mais envie de lui parler. Merde ce que c’est chiant de se retrouver toute seule dans un appart comme une idiote. La vodka a eu raison de moi. Dodo jusqu’au lendemain matin : au moins quand on dort on ne repense pas aux bons moments ! D’ailleurs même pourquoi a-t-on tendance à ne penser qu’aux bons moments quand on rompt. Parce que les sales moments aussi y’en a eu : pas de cadeau pour la St Valentin, pas de ptits week-ends à Assinie comme je faisais avec mon ex ex, pas de ptits restos non programmés ni de surprises... le pire de tout : les remarques mesquines sur tout et n’importe quoi : « elle est jolie ta robe mais… ça va pas avec ta forme ! ». Il n’est pas vraiment tout à fait parfait l’ex.
Rupture J+2. Il est pas parfait c’est vrai mais il me manque beaucoup. Humeur de chacal, même programme  journalier qu’à R J+1. Le soir en rentrant je passe à Hayat me ravitailler en chocolat, vodka et autres remèdes anti-cafard. Après avoir minutieusement inspecté les rayons les plus attrayants, je porte mon pathos sur chocolats, vodka, et chips bien grasses. Même pas mal ! Sur le chemin du retour, à la sortie du parking, un militaire, ou plutôt un homme en treillis… Enfin bref un FRCI a eu la brillante idée de se garer sur mon passage, me coupant par la même occasion la route. Mon sang n’a fait qu’un tour et avant même que mes mains ne se posent sur le klaxon… L’individu était à ma fenêtre me tendant une carte de visite.
-         C’est pour que tu me téléphones quoi !
-         ….
-         Faut appeler hein !
-         … (non mais il est sérieux là ???)
Vraiment il y a des périodes comme ça dans une vie : on se fait larguer par un mec bien et ensuite draguer par un FRCI. Pas que je ne considère pas un FRCI comme un homme bien mais bon… C’est pas trop mon type quoi ! Enfin bon… après cette aventure, je rentre à la maison encore plus dégoutée de la life. Pourquoi moi ? Je pianote sur mon téléphone et l’envie me prend d’appeler l’ex amour de ma vie. Mais comment on appelle en masqué ? Après plusieurs appels pour obtenir des infos utiles sur la manœuvre, je me décide à tenter l’expérience.
-         Allo
-         …..
-         Allo
-         ….
-         Mais Ebo, je ne t’entends pas... tu es là ?
-         … (je vais de ce pas suicider la personne qui m’a donné le tuyau pour appeler en masqué !)
Raccrochage direct. Rappelage par l’ex homme. Blablatages insupportables pour voir comment ça va et se donner des nouvelles et autres banalités. Franchement, la discussion est nase ; il est pas aussi bien que ça finalement [De l’art de tout faire pour casser l’autre après s’être fait larguer]. Carnage sur le chocolat, les chips et la vodka.
Demain ça ira mieux.

jeudi 23 juin 2011

De l'art de se faire larguer (1)

 Il est vrai que ces derniers jours, je l’avais trouvé distant et lunatique. La fin de la guerre, le stress de la reprise, l’anxiété parce qu’il faut réaliser en 6 mois le chiffre d’affaires d’une année complète, le manque de vacances, le manque de loisirs… je lui avais trouvé tout pleins d’excuses sans qu’il ait à aucun moment sorti. Je le comprenais en quelque sorte et je compatissais. Il faut dire que de mon côté ce n’était pas non plus l’oisiveté, catapultée chef à la place de mon chef, j’avais du boulot jusque sur les épaules. La guerre avait fait d’énormes dégâts dans nos vies mais elle m’avait au moins apporté cette opportunité : mon ex-tyran de chef avait volé se réfugier dans sa Belgique natale et se disait traumatisé par la guerre et dans l’incapacité de revenir assumer ses fonctions. Soit. Après la semaine des regards inquisiteurs, des remarques machistes de collègues frustrés de ne pas avoir été choisis (ben oui, fallait tenter la promotion canapé ! espice di c*******), des dossiers à reprendre, des nouveaux produits à lancer, j’étais rentrée en fin de semaine épuisée avec l’unique et pressante envie de dormir et de chiller à l’infini.
Je me demande ce qui l’avait poussé à prendre cette décision : ce week-end là où je m’étais à peine levée du lit (et accessoirement lavée et brossée les dents), la période ‘bombardante’ de la guerre où mes tenues improvisées et mes cheveux non coiffés me donnaient tantôt des petits airs de Rambo tantôt de petites vendeuses d’oranges, et pendant laquelle mon sale caractère et ma mauvaise humeur l’avaient mis à rude épreuve (mais putain c’était la guerre quoi !). Bref, la phrase que l’on ne veut pas entendre lorsqu’on est en couple et surtout lorsqu’on est heureux dans ce couple tomba :
-         Ebony, faut qu’on parle !
-         … De quoi ?
-         De nous…
-          ??? [Eberluée, la bouche qui commence à s’ouvrir et qu’on n’arrive pas à refermer, la tentative de rester sereine et de reprendre ses esprits qui échoue, le ciel qui veut nous tomber sur la tête mais qu’on essaie de retenir, bref, la grosse merde]
-         Euh… Je pense qu’on devrait faire une pause…
-         Pause de quoi ? [C’est dans ce genre de cas que mon côté ivoirien ressort bien. Pas d’articles, un accent villageois bien prononcé… Chassez le naturel…]
-         Pause de nous [Le gars sourit, non mais j’y crois pas. Le sourire au largage ! On aura tout vu dans ce pays !]
-         Mais pourquoi ?
-         Ecoute depuis quelques temps, je pense à ça. Je n’ai pas envie de te retenir et de perdre ton temps. Tu dois te marier je ne suis pas prêt. Tu veux des enfants je ne suis pas prêt.
-         (Donc tu savais tout ça et puis tu es resté pendant un an là ?)….. Ok comme tu as déjà décidé, je peux rien dire. [La dignité doit toujours être préservée, whateverhappens, je n’ai même pas chercher à discuter, à le faire changer d’avis… A quoi bon ?]
-         Je suis rassuré que tu le prennes aussi bien. [De l’art de se faire larguer tout en rassurant le largueur].
Quelques heures et quelques larmes plus tard, je raconte ma mésaventure à une copine :
-         Mais il est bien hein… Au moins il a eu le courage de te dire en face parce que nos gars d’ici là c’est même pas leur problème. C’est quand tu le vois plus ou bien si tu le vois avec une autre daï* que tu sais que c’est fini sinon… Ils disent pas dèh. Ils font rien avec ça !
-         Donc tu veux dire quoi ? Je suis chanceuse quoi ?
-         Mais oui kèh… et puis le gar là il est bien. Vraiment c’est un homme bien.
-         Affaire de bien. Tu sais ma belle, tu ne m’aides pas du tout là !
-         Franchement, je pensais que tu allais me consoler un peu mais là là vraiment, tu n’as rien dit même !
-         Comment ça je n’ai rien dit ? Moi je cherche à t’aider puis tu me parles mal ? D’ailleurs même c’est bon même tu penses que tu es la seule à avoir des problèmes… De toute façon même faut que je te laisse !
-         Euh…. [De l’art de se faire gbè* par une copine après s’être fait larguée].
Quelques heures plus tard, je roule jusque chez ma mère, histoire d’avoir cette fois droit à une véritable consolation :
-         Mais tu sais Manman que S. vient de me demander de faire une pause ?
-         Pause de quoi ?
-         [######## pffffffffffffff ########] je la fixe méchamment…
-         Ah mais c’est pas grave y’a plein d’hommes à Abidjan. Tu vas avoir quelqu’un d’autre. Et puis moi-même il me plaisait pas !
-         Mais Maman, est ce que c’est ton mari. C’est pour moi non ? Moi c’est lui que je veux, c’est pas quelqu’un d’autre !
-         Donc… Va le prendre !  … [De l’art d’être dégoutée de la vie après s’être fait larguer].
C’est dans ces cas-là que je me sens totalement extraterrestre et incomprise. Le chocolat et les glaces deviennent alors mes seuls alliés et palliatifs. Je devrais dire Youpi parce que mon ex (chéri) a pris la peine de me prévenir avant de me quitter. Je devrais supporter les remarques idiotes (désolée ma chérie) d’une amie mal lunée. Je ne devrais ni montrer mes sentiments ni dire sincèrement ce que je ressens à ma maman, parce que madame est trop pragmatique (terre à terre).
Vie de merde…
E.T. stp viens me chercher...

*
une daï : copine, petite amie.
gbè : virer, couper la parole, se faire fermer le clapet.

lundi 20 juin 2011

Mes prières...

 Ma mère m’a élevée toute seule, sans homme, sans mari, sans père ni soutien. Elle m’a porté toute seule et m’a démontré sans jamais mot dire, qu’une femme isolée pouvait s’en sortir ; nul besoin de riches amants mariés ni de nuits de déshonneur. J’avais ainsi grandi, brillant dans les études, le sport et les activités extrascolaires, je voulais réussir par moi-même, comme maman. Et si un jour je devais me marier, mon couple serait la somme de deux personnes. Féministe non militante, indépendante, je voulais vivre ma vie. Je voulais d’un mari fidèle qui m’aimerait sincèrement et qui ne s’enfuirait pas avec une autre femme au premier coup dur comme l’avait fait mon père. J’avais beaucoup prié, demandant au Seigneur de me guider et de m’inspirer dans mes études, puis dans ma vie professionnelle et enfin, dans ma vie amoureuse et familiale.

Mes prières avaient été entendues. Master à 23 ans, MBA à 26, j’avançais telle une étoile filante. C’est ainsi que j’obtins un excellent poste dans une compagnie d’assurances : directrice commerciale à 30 ans, célibataire et sans enfant. Maman avait pleuré de joie quand j’avais débarqué à la maison avec ma rutilante et neuve voiture de fonction. Elle était fière de sa petite qu’elle avait élevée seule ; aucun homme ne viendrait jamais revendiquer ce succès. Quelques mois après, les primes et les relations d’affaires aidant, je rencontrai Maurice. Coup de foudre partagé, nous convolâmes en justes noces 3 mois après notre première rencontre. Mes prières avaient été entendues.
Maurice était l’époux parfait : intelligent, compréhensif et tolérant, intègre, honnête, affectueux, toujours présent et à l’écoute. Il me donnait le bonheur qu’aucun homme n’aurait jamais osé m’offrir. Je l’admirais pour cela. Il rêvait tout comme moi d’enfants mais le Seigneur n’avait pas encore approuvé. Trois ans après notre mariage et des allers retours fréquents chez des spécialistes, mon ventre restait tristement plat. Je m’étais toujours débrouillée toute seule, besoin de rien et surtout pas d’un homme. Et si jamais je me mariais, mon homme devrait m’être éternellement fidèle. Je m’entendis un soir, lui demander de faire un enfant avec une autre femme parce que je n’avais pas le droit de le priver de ce bonheur ; parce qu’il était un homme bien et que je pouvais tolérer une infidélité dans ces conditions. Maurice refusa net ; il se disait prêt à adopter un enfant et ne voulait pour rien au monde mettre en danger notre amour et notre couple. J’insistai, Maurice me menaça et mit un point final à mes requêtes. Soit j’ai un enfant de toi, soit on adopte ! Mes prières avaient été entendues.
Après quelques années…
Mes prières ont été entendues. Et nous avons eu un petit bébé, un beau garçon, le portrait de son papa et de surcroit en excellente santé. Un de ces jours qui changent à jamais le cours d’une vie, alors que je promenais mon fils, j’aperçus la voiture de Maurice stationnée devant une clinique. Il m’avait pourtant prévenu qu’il était retenu par un rendez vous important en banlieue abidjanaise.  Quelques minutes et quelques renseignements plus tard, je me retrouvai face à mon époux, un bébé dans les bras, une jeune dame à ses côtés, épanouie et heureuse mais qui semblait se demander ce que je faisais dans sa chambre. Je m’excusai et sortit de la pièce. Maurice venait d’être papa. Mes prières avaient été entendues et exaucées.
La nuit tombée, Maurice se décida à rentrer à la maison. Je l’attendais, calme, souriante et indépendante. Il m’expliqua que notre fils n’était pas son sang, qu’une adoption n’était pas un accouchement, que je lui avais donné ma permission et ma bénédiction pour avoir cet enfant biologique. J’acquiesçai, mes prières avaient été entendues. Le matin qui suivit, Maurice se leva seul dans une maison vide. Le désarroi qui m’envahit lorsque j’ouvrai la porte de cette chambre d’hôpital me résigna à partir, à sortir de la dépendance et du malheur. S’autodétruire ou survivre ? Supporter ou avancer ? Déprimer ou élever un cœur ?
Mon choix était simple : c‘était celui que maman avait fait pour me construire un avenir, celui qui caractérisait ma personne, ma vie et mon fils. Je ne serai jamais dépendante d’un homme mais je deviendrai dépendante de notre fils, de mon fils, de celui qui n’est pas son sang mais qui est ma vie. Mes prières ont été entendues et exaucées.

vendredi 17 juin 2011

Tout va changer !

Ces dernières semaines, on nous inonde de promesses et d’espoirs. Une pluie de milliards sous forme de dons (mais surtout de prêts), la santé pour tous, l’éducation pour tous et un bon job pour chacun. Démagogie ? A peine… N’empêche que certains de mes chers compatriotes ont pris les politiques au mot. "Maintenant tout va changer !" est devenue l’expression favorite de l’ivoirien moyen.
Du chauffeur de taxi, au naman* en passant par le tenancier de cabine téléphonique et le directeur d’entreprise, tout et tout le monde va changer.
Avec M. Ouattara président, tout va changer. Il ira chercher chacun des ivoiriens de la plus grosse villa abidjanaise à la plus petite case de Kong, du nouveau né au retraité vieillissant et il l’installera dans un bureau avec climatiseur et salaire de prince à la fin de chaque mois. Je vous assure que certains sont dans cette logique et croit fermement que leur vie va changer. Que le nouveau président « va faire » comme on dit à Abidjan. Ils croisent leurs deux bras et leurs deux pieds et attendent que leur avenir soit construit par d’autres : que ce soit le président, le ministre, un parent, un ami ou pour les plus utopistes, une connaissance. On attend et on se complaît dans cette léthargie. Qu’on arrête ! Que les ivoiriens arrêtent et se mettent pour une fois au travail !
Attente, patience et dépendance. Je déteste ce mot « dépendance ». Pourtant j’ai le sentiment que certains aiment être dépendants. Je me demande ce qu’on ressent quand chaque jour on doit tendre la main et quémander de l’argent alors que l’on pourrait subvenir seul à ses besoins, même avec un petit travail. « Ils sont nés après la honte », comme dirait ma grande tante. Parce que c’est trop difficile de travailler, parce que y’a pas de boulot, parce que y’avait la guerre, parce que je suis un peu malade, parce que, parce que… Intelligence dans la victimisation et le rejet de la faute sur les autres.
La citation "Aide toi et le Seigneur t’aidera" s’est transformée  sous nos cieux en "Chacun s’assoit, Dieu le pousse !", illustration de l’état d’esprit des jeunes ivoiriens. Ne rien faire, attendre, patienter, vivre aux crochets de la famille et des amis en attendant que Dieu ‘pousse’. En spéculant sur un avenir prospère et heureux sans y mettre les moyens. Tu n’as pas de diplômes mais tu veux travailler dans un bureau, tu n’as pas l’expérience mais tu veux être DG, tu n’as ni le bras long ni le cerveau rempli mais tu veux être nommé ! C’est vrai que l’espoir est permis et qu’il aide même à vivre mais à un moment, il faut être réaliste, évaluer ce que l’on vaut, et se positionner en conséquence. En gros, décroiser les deux pieds, les poser sur la terre ferme et les gros trous des routes abidjanaises, histoire de réaliser que la Côte d’Ivoire ce n’est ni la lune ni le pays des merveilles d’Alice. Et que le président n’est ni Superman ni Robin des Bois (il ne volera pas les riches pour donner aux pauvres mais demandera à chacun d’y mettre du sien).
Et c’est à ce moment là, quand on demandera aux ivoiriens de changer leurs habitudes et leur mentalité rétrograde que tout va changer !
En attendant ce jour "fatidique", autant ne pas se mettre en tête des idées révolutionnaires et continuer son train train quotidien : la construction de sa vie et de son avenir. Il ne faut pas changer pour changer. Changer si ça vous fait avancer sinon, ne bougez pas d’un pouce.

Ainsi, chers amis, « Ayez la sérénité d'accepter les choses que vous ne pouvez changer, le courage de changer celles que vous pouvez changer, et la sagesse de distinguer les premières des secondes. » Citation de Marc-Aurèle, empereur et philosophe romain (121-180)


*naman : jeune garçon qui aide les automobilistes à se garer en échange de quelques pièces.

jeudi 16 juin 2011

L'enfant africain

Aujourd’hui, 16 juin, 2011, le monde célèbre la 21ème journée de l’enfant africain. Cette journée est la commémoration du massacre des enfants de Soweto en 1976 et se choisit chaque année un fil directeur. Celui de cette année : « Tous ensemble pour des actions urgentes en faveur des enfants de la rue » nous interpelle sur le sort des enfants de la rue estimés à quelques 30 millions en Afrique (UNICEF). Cette situation des enfants vivant dans les rues des villes africaines est une des violations massives des droits dont sont victimes des milliers d’enfants. Les causes sont multiples et très souvent dénoncées : la pauvreté, l’explosion démographique, l’exode rural et les injustices dues à la mondialisation.
Malheureusement et en ligne avec le thème, lorsque l’on parle d’enfant africain, les images qui nous viennent machinalement à l’esprit sont celles de l’enfant malnutri au gros ventre, de l’enfant soldat, de l’enfant pauvre et démuni… Certes, il s’agit là de nos réalités continentales mais, j’ai choisi en ce jour et dans cet article de célébrer la réussite de l’enfant africain et de rendre hommage à tous mes bouts de choux qui demain seront grands ! Je vous aime, je vous admire ! Sachez que c'est vous qui ferez et qui serez l'Afrique de demain. Sachez que nous, les moins jeunes, avons pleinement foi et confiance en vous. God bless children from Africa !


Mohamed Diaby

#1. Mohamed Diaby, ivoirien, à 14 ans, il fut le plus jeune bachelier de France en 2004.
Arrivé en  2003 en France suite aux troubles politiques en Côte d’Ivoire, le petit surdoué se met en quête d’établissement scolaire et de régularisation administrative. Jugé tantôt trop jeune, tantôt insuffisamment apte au français, il essuie quelques insuccès et c’est le lycée parisien Massillon qui en définitive l’accepte dans ses effectifs. Sa sœur et son beau-frère auront bataillé pour éviter à Mohamed un redoublement pour cause d’inscription un mois et demi après la rentrée. Momo qui est en avance de quelques niveaux doit alors se remettre à niveaux à coups de rattrapage scolaire en français, physique et en biologie notamment, puis passer le bac de français qui est présenté normalement en première. Avec 16 en maths et en physique au baccalauréat et un peu moins dans les matières littéraires, Momo réussit aisément son baccalauréat scientifique et est admis dans une classe préparatoire très courue au prestigieux lycée Charlemagne. Momo, par ailleurs auteur de sa biographie « Moi, Momo, 14 ans, ivoirien, et… plus jeune bachelier de France » (en illustration ci contre) poursuit des études d’ingénieur. Comme quoi on peut venir d’Afrique, d’un milieu très modeste et réussir en France, et même mieux que les petits ‘blancs’ !


Mr Capo Chichi

#2. Alain Capo Chichi, jeune entrepreneur béninois et auteur du livre « Réussir à 25 ans ».
A 13 ans, il a monté un projet pour un investissement initial de 0 franc CFA, mais avec un gain de 200 000 francs CFA. A 20 ans, il a fondé sans soutien une structure de formation, le projet CERCO, qui emploie aujourd’hui plus de 1000 personnes. Couplant l’informatique à l’enseignement classique, le Projet CERCO offre aux jeunes une formation technologique de pointe pour des carrières dans plusieurs domaines. Et les affluences sont si nombreuses que le projet a décuplé ses propres capacités. D’un lycée contenant 1125 élèves en 1998, il est désormais passé en 2007 à 70 établissements répandus sur toute l’étendue du territoire national avec plus de 30.000 élèves. En 2005, le jeune béninois admis au TOYP parmi les 10 jeunes les plus remarquables au monde, à l’instar de prestigieux prédécesseurs comme John Kennedy, Bill Clinton ou Elvis Presley. Son histoire est la résultante de ses multiples initiatives courageuses et souvent couronnées de succès, d’un jeune qui a appris, très tôt, à entreprendre, à prendre des risques parfois insensés et d’une audace folle, en d’autres termes, d’un jeune qui, dès sa plus tendre enfance, a choisi de prendre en main son destin malgré le fait qu’il réside dans un pays pauvre et mal organisé.


Leanna à 10 ans au début de sa 'carrière'

#3. Leanna Archer, jeune haïtienne vivant aux Etats Unis et entrepreneur à 14 ans.
En 2005, alors qu’elle était âgée de seulement 9 ans, Leanna a convaincu ses parents de soutenir son idée d’entreprise : concevoir une gamme de produits pour cheveux en s’inspirant des recettes-maison à base d’avocats et d’amandes utilisées dans sa famille depuis deux générations. Sa gamme de produits capillaires naturels a depuis ouvert de nombreuses autres opportunités à Leanna, dont la possibilité de lancer son propre magazine pour ados ou, de devenir une conférencière motivante et source d’inspiration pour de nombreux autres jeunes. Son entreprise  génère annuellement plus de 200 000 dollars de cash. 


« La vie est une pièce de théâtre : ce qui compte, ce n'est pas qu'elle dure longtemps, mais qu'elle soit bien jouée. » Sénèque. Que chaque enfant africain et chaque jeune africain jouent pleinement son rôle dans cette pièce unique.

lundi 13 juin 2011

Vie De Merde !

Il y a des jours comme ça, où rien ne va. On se lève de mauvaise humeur, on passe une heure à trouver une tenue décente qui ne nous fait pas ressembler à un hippopotame, on arrive au boulot et on  a droit à une remarque qui nous dégoûte encore plus et nous donne envie de retourner à la maison directement dans le lit (que d’ailleurs nous n’aurions jamais dû quitter !). Il y a des jours comme ça où même un bonjour nous agace, où notre coiffure nous horrifie, où le chauffeur de taxi en prend plein les oreilles parce qu’il nous a soûlé… Parfois ça continue toute la journée : monsieur le patron a décidé d’en rajouter, le petit dernier a choisi ce jour pour attraper une otite, le resto a décidé d’être en rupture de notre plat préféré… Bref rien ne va !
Quand ça arrive, que vous ne supportez plus rien, que vous êtes à deux doigts de commettre un meurtre, avant d’étrangler un pauvre innocent, allez faire un tour sur http://www.viedemerde.com/. Testé par mes soins, ce site est un recueil de coups de malchance des internautes : les VDM, comprendre Vie De Merde. Des gestes maladroits aux rapports gênants en passant par les anecdotes de bureau et les conflits familiaux, tout y passe sans censure aucune. Alors, usez et abusez de cette perle du net parce que, quelque part dans le monde, quelqu’un vit une journée encore plus merdique que la notre.  C’est con, régressif… et ça fait un bien fou !

Extraits :
#1. « Aujourd'hui, voulant changer du quotidien, je vais rejoindre mon mari à son bureau nue sous mon trench. J'arrive, je ferme la porte et les rideaux, puis enlève mon trench. Règle numéro un : toujours vérifier si votre mari n'est pas en conversation vidéo. » VDM
#2. « Aujourd'hui, alors que j'accompagne ma fille de quatre ans dans le métro, celle-ci observe longuement mon ventre avec ses quelques bourrelets qui dépassent et crie : "Hé, maman, pourquoi tu as trois ventres ? » VDM
#3. « Aujourd'hui, je suis au cinéma avec la fille la plus parfaite de mon école. Elle est tellement parfaite que lorsqu'elle a lâché un énorme pet, je me suis excusé en étant persuadé qu'il était de moi. » VDM
#4. « Aujourd'hui, en retard à un entretien pour du travail, je sors vite en caleçon dans la rue pour voir le temps qu'il fait... Une seconde. C'est le temps qu'il a fallu à mon chien pour refermer la porte derrière moi. Elle ne s'ouvre que de l'intérieur. Allez expliquer ça au recruteur. » VDM
#5. « Aujourd'hui, ma femme s'est inscrite sur Facebook. Dans l'engouement, elle a décidé de créer son premier évènement. Nous aurons donc l'occasion de fêter les trois ans de castration de notre chien ce soir à 21 heures. » VDM

jeudi 9 juin 2011

(Presse) Ivoirienne ?







Il est très rare que j’achète des journaux dans la presse ivoirienne. Et malheureusement lorsque je le fais le niveau de ma déception est inversement proportionnel au niveau des prix de ces quelques feuilles imprimées. Entre les titres qui souvent n’ont rien à voir avec le contenu de l’article, les auteurs qui ont oublié les bases de la grammaire française et les pseudos journalistes aussi partisans que complètement à côté de la plaque, je me demande pourquoi et comment ces journaux se vendent encore. Perso, je n’en achèterai plus avant au moins 6 mois. Et si le secteur comptait plus de clients de mon type, les acteurs feraient des efforts pour offrir une information objective, précise et pertinente.
Je radote, mais je me demande vraiment ce qui pousse des gens à acheter consciencieusement les journaux tous les matins. J’en connais ‘ailleurs quelques dizaines : on feuillette et on pose. Il est clair que ce n’est ni pour l’objectivité ni pour la véracité des informations. On achète les journaux émanant de son bord politique pour s’encenser et se glorifier. On lit les titres au lieu des articles parce qu’on est trop paresseux et que mine de rien, un article c’est au moins 500 mots. Ou alors, on les achète par habitude, parce qu’il peut y avoir quelque chose d’intéressant. Mais on les achète surtout pour les pages ‘Nécrologie’. Ehhh Côte d’Ivoire… [C’est pas le sujet mais, je crois qu’il y a là un bon filon : créer un journal uniquement dédié aux annonces de décès. Avis aux entrepreneurs !]
Pour en revenir à nos oranges, franchement, je ne comprends ni la logique des acheteurs ni celles des journaux. Je comprends qu’il faille vendre et donc attirer le lecteur mais à quoi cela sert-il, si attiré (et trompé) une première fois, il ne renouvelle son achat que des mois plus tard ? Pourquoi créer une offre inadaptée à la demande ? Aussi, sur quels critères, les pseudos journalistes sont-ils recrutés dans nos « grands » journaux ? Quelles conditions faut-il remplir pour devenir journaliste en Côte d’Ivoire ? Savoir lire et écrire ? Et encore, ce n’est même pas sûr… (Non je n’exagère pas : une faute par ligne équivaut pour moi à ne pas savoir écrire).
Je crois qu’il faudrait règlementer le secteur de manière plus sévère. Surtout proposer un cadre pour les titres à paraître dans la presse. Pas d’informations non vérifiées ni de fausses vérités, de paroles insultantes, de suppositions… Des faits rien que des faits. Car, nous ivoiriens qui nous qualifions nous-mêmes de ‘titrologues’ nous arrêtons souvent sur les titres : on marche, on lit à la va-vite, on voit le titre et là, il y a un bug ; on est redirigé sur le titre suivant… J’espère qu’avec le nouveau gouvernement et ses nombreuses promesses, il y aura du mieux de ce côté !
Cependant, pour ne pas terminer sur une mauvaise note, je tiens à féliciter et encourager des magazines comme Tips, PME magazines, Life magazine… qui revalorisent avec un certain talent la presse made in CIV.

mardi 7 juin 2011

Peut Etre

Ces derniers jours, j’ai beaucoup repensé à mon enfance et à mes caprices de petite fille gâtée. Je me souviens qu’il suffisait d’une bonne crise de larmes et de pleurs pour obtenir ce que je désirais. Je me souviens aussi  que mes ordres une fois exécutés se transformaient en nouveaux désidératas toujours plus pointus et exigeants. Jamais la petite Ebon n’était contente. Au mieux elle s’amusait pendant quelques jours avec la faveur obtenue, au pire elle l’abandonnait dans un coin de la maison. Jeux vidéos, collections littéraires, poupées… C’est connu que les enfants n’ont pas la notion de l’argent et du coût des biens.
Je me souviens en particulier d’un tutu que j’avais repéré dans un magasin et que j’avais exigé illico presto à ma mère. Lassée de mes humeurs, elle avait refusé et s’était enchaînée une crise de larmes du magasin à la voiture et pendant le trajet de retour à la maison. Maman m’avait même menacé de me laisser en chemin et ceci avait redoublé le volume et l’intensité des larmes (j’avais 9 ans…). Une semaine après, je reçus le fameux tutu mais mon esprit n’y était plus. J’ai dû le mettre deux fois grand maximum…
Le temps de l’adolescence ne fut pas différent. On vise un beau jeune homme et lorsqu’il daigne se déclarer, on en est déjà à BG*+3… La vie d’étudiant, les premières années de travail, où l’on gagne des sous et on cherche à acheter des fringues et à sortir en boîte…. Rien de bien différent !
Mais à un moment ou un autre,  il y a comme un déclic. Dans mon cas ce fut avant la trentaine. Les envies et désirs se sont faits plus précis et plus en adéquation avec mes besoins réels : le travail de mes rêves, l’homme/la femme de mes rêves, la vie de mes rêves…
En gros, ce qu’il y a de bien avec la vieillesse c’est que l’on apprécie mieux ce que le ciel nous apporte. D’un naturel plutôt réservé, j’ai jubilé devant un DRH lorsqu’il m’a confirmé qu’il m’embauchait sur le poste dont je rêvais et d’ailleurs, j’en jubile encore… Niveau cœur, c’est beaucoup plus exacerbé : chaque instant passé avec mon homme reste gravé dans mes souvenirs (parce que je sais que j’ai bien galéré avant et que même si ça se termine, il y aura eu du bon, plein de bon !)…
Avec l’âge et les expériences (douloureuses), s’agit-il d’une dégradation du niveau d’exigence ? 
  • Peut être… Mais je sais qu’aujourd’hui, j’apprécie pleinement toutes les secondes de bonheur parce que c’est une immense grâce. Peut être… Mais je sais que les moments que je vis aujourd’hui ne se reproduiront jamais plus dans ma vie
  • Peut être… mais niveau boulot je n’ai jamais été aussi épanouie (et accessoirement bien payée)
  • Peut être… Mais pour une fois dans ma vie je suis sereine, heureuse, et j’attends ce que l’avenir me réserve sans pression…
  • Peut être...

*BG : Beau Gosse