dimanche 31 juillet 2011

On Vous Emmerde

Ces derniers jours je constate que Facebook et les réseaux sociaux sont truffés de blagues et de soi-disant proverbes profondément misogynes.

Dans le style :
« Une femme à un savant chinois: Pourquoi un homme qui a des relations sexuelles avec de nombreuses femmes est considéré comme un séducteur, alors qu'une femme qui en a avec de nombreux hommes est vue comme une fille de joie? Le maître répond: Ma fille, une clé qui ouvre de nombreuses serrures est considérée comme une clé magique. Mais une serrure qui s'ouvre avec n'importe quelle clé ne sert à rien! »
Ou
« Les 4 miracles de la femme :
1- Elle mouille sans toucher l'eau !
2- Elle saigne sans se blesser !
3- Elle donne du lait sans manger de l'herbe !
4- Et surtout elle casse les couilles sans les toucher ! »

Généralement postées par des hommes (frustrés et mal b*****), ces  blagues m'horripilent et je m’en offusque à chaque fois que je tombe dessus. Aujourd’hui ca a été le coup de trop. Après avoir dit merde au posteur Facebook et avoir (certainement) été prise pour la folle hystérique du coin, j’envoie un message à tous les mecs qui ont été inspirés dans le mauvais sens ces derniers temps :

>>> CHERS MALES, ON vous aime et on VOUS EMMERDE !

Et juste pour me faire justice :
« Qu'est-ce qui fait que les hommes sont toujours à courir après les femmes, sans aucune intention de les épouser pour autant ? La même raison qui fait que les chiens poursuivent les voitures sans pour autant avoir l'intention de conduire. »

Et pour toi, mon très cher Aurélien (tu sais que je t'aime même si t'es la conasserie incarnée) :
« Pourquoi le nombril des blondes est souvent irrité ? – Parce qu’il y aussi des blonds ! »

VDM - Vie De Meuf

Je me souviens de multiples anecdotes de ma vie parisienne. Alors responsable d’agence dans un grand groupe bancaire, j’étais l’attraction favorite et le souffre-douleur chéri des bourgeois du quartier. Un monsieur d’un certain âge est même allé jusqu’à me demander si je parlais ‘notre langue’ et surtout pourquoi c’était pas un homme le responsable ("Ils n'ont pas trouvé un homme pour faire ça ?" et s'adressant à un gestionnaire masculin: "Monsieur vous devriez avoir honte qu'une femme commande ici !"). En société, dès que je disais le nom de mon employeur on me demandait si j’étais au guichet ou à l’accueil. Parce que c’est bien connu, lorsque l’on est une femme noire et que l’on travaille dans une banque c’est forcément au guichet.  [Spéciale dédicace à mes copines guichetières ;  je vous adore et je trouve que vous faîtes du très bon boulot !]

A mon retour à Abidjan, je n’espérais pas ne plus subir ce machisme ; bien au contraire. Pourtant, force est de constater que j’ai été très agréablement surprise. En Côte d’Ivoire, le conflit ne se situe pas (du moins de mon point de vue et selon mon expérience) au niveau des sexes mais des âges. On ne me trouve pas trop femme mais trop jeune pour le poste que j’occupe. Bref… il y a des choses à dire mais ce n’est pas le sujet de ce post. Moins de machisme qu’à Paris et je ne m’en plains pas. Seule remarque : je reçois souvent des courriers qui me sont adressés et qui m’irritent. « A l’attention de Monsieur Le Directeur des … », « Cher Monsieur »… J’estime que lorsque l’on ne connaît pas son interlocuteur, une lettre à l’attention de la « direction des … » et un « Cher Monsieur, Chère Madame » sont plus appropriés. Aux chercheurs d’emplois, ceci n’est qu’un conseil. A vous d’en faire ce que bon vous semblera…

Pour revenir à nos moutons, niveau boulot donc, machisme peu marqué. Mais dans la ‘vraie’ vie de Babylone, les choses sont très différentes. A commencer par la résidence de mes parents. Vendredi soir, dîner en famille : un bon poulet braisé et du bon poisson comme je les aime. Je remarque tout de suite que les gésiers ont été réservés dans une assiette placée en isolement. Je demande l’explication à ma mère qui me répond naturellement que c’est pour les hommes. C’est bien connu que les gésiers des poulets sont mangeables uniquement par les êtres humains de sexe masculin. Je n’ai rien ajouté à la théorie du gésier de maman mais je peux vous assurer qu’aucun homme n’a mangé de gésiers ce soir-là. L’assiette a été kidnappée ; le coupable est toujours en cavale. Paix aux âmes des gésiers.

Samedi matin, comme pour me punir de mon forfait de la veille, le pneu de ma voiture éclate. Cinq minutes de conduite déséquilibrée plus tard,  je me  gare dans une station et demande au pompiste si quelqu’un peut me changer le pneu.
- Vous avez un pneu de secours ?
- Oui dans le coffre. Heureusement hein.
- Ah monsieur va pas être content.
- Quel monsieur ?
- Le propriétaire…
- De quoi ?
- De la voiture…
- C’est ma voiture monsieur.
- Une grosse voiture comme ça pour une femme ? Mais pourquoi il t’a acheté ça ?
- …. [Je meurs d’envie de monter sur lui mais bon… Self control, mon autre prénom durant le weekend].   Monsieur svp, faîtes le pneu là je vais partir…
- [15 minutes plus tard] OK c’est bon faut partir mais faut lui dire il n’a qu’à changer voiture là !
- [Self control… Mais mon ami, sois sûr que tu n’auras pas un rond de pourboire !]

Après cette petite tracasserie,  et dans la foulée de mes nombreuses courses, je me fais aborder par un énième zozo :
- Je peux vous inviter à boire un pot ?
- Non.
- Mais svp on peut…
- Quelle est la partie de ‘non’ que vous n’avez pas comprise ?
- Mais TU te prends pour qui ? TU crois que tu es belle quoi ? ##### zggggggggggggggghhhhhhhjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjjxxxxxxxxxx####################

Décidément il n’est pas aisé d’être une femme dans les rues de Babi en ce samedi de juillet. J’ai mérité une bonne bouteille ; surtout que je n’ai aucune intention de mettre le nez dehors en soirée. Je me dirige donc vers ce nouveau caviste dont m’a parlé un Homme hier au boulot. Belle déco, bon accueil, je retrouve le sourire et ma bonne humeur.
-  Oui bonsoir, est ce que quelqu’un pourrait me conseiller ?
-  Oui, monsieur boit quoi en général ?
-  [Est-ce que je peux tuer quelqu’un, là maintenant svp ?]

Vie De Meuf.

Mais, pour rien au monde, je ne voudrai devenir un mec !

vendredi 29 juillet 2011

L'album

Elle en avait rêvé, elle avait même préparé un album recensant les tissus, les modèles de robes et de costumes, la décoration, les compositions florales, la musique, le menu, les invités, le thème, le nom des tables, la forme des dragées… Elle avait vraiment tout imaginé, pensé et espéré : un homme grand, fort, beau et financièrement aisé. Un mariage parfait animé par sa famille et ses amis poches. Elle en avait rêvé et s’en était fait un but à atteindre coûte que coûte.

Elle se retrouvait en ce 10 juin 2000 dans le salon d’attente de l’hôtel de ville. Dans quelques minutes elle allait épouser Lucas, la copie conforme de ses attentes : grand, fort, beau et financièrement aisé. Ils s’étaient rencontrés comme prévu au cours d’un cocktail professionnel. Elle avait tout de suite porté son choix sur lui et n’avait eu aucune difficulté à le séduire et à l’amener à faire sa demande. Naomi avait souri ; elle n’était pas étonnée ; elle s’y attendait et l’avait prévu. Le meilleur ami de Lucas avait été tout aussi facile à manipuler : de suggestions en demandes, il avait exactement comment Naomi voulait que la demande se fasse : un dîner en tête à tête à la maison, un genou posé à terre, un solitaire serti d’un diamant clair. Lucas avait suivi les consignes.

Les familles s’étaient ensuite rencontrées et l’organisation du mariage avait débuté : faste et luxe. Les parents du marié prenaient absolument tout en charge : du dîner de fiançailles à l’Ivoire Golf Club au déjeuner dominical sur l’île Boulay. Naomi réalisait son rêve. Tout se passait comme prévu. Elle avait commandé sa robe chez un grand couturier parisien et avait passé quelques jours dans la plus belle ville du monde avec des copines restées vivre en France. Les ‘célibataires’ se retrouvaient toutes ensemble comme au bon vieux temps. Abandonnant maris et enfants le temps d’un week-end prolongé à Ibiza. Comme au bon vieux temps.

Lucas resté à Abidjan en profita pour organiser son enterrement de vie de garçon. Ses amis avaient été surpris par ce mariage rapide. Lucas le jeune tombeur, se mariant avant sa 30ème année ; la nouvelle avait intrigué le cercle masculin. Mais quoi donc lui était tombé sur la tête ?  Lucas souriait et repensait à la rencontre de sa vie. Un 6 janvier 2000, cocktail ennuyeux mais libérateur après le stress du coup d’état le mois qui avait précédé. Lucas avait failli perdre la vie en ce 24 décembre 1999. La maison de ses parents, dignitaires de l’ancien régime avait essuyé des tirs puis avait été encerclée par des hommes en tenues militaires. Ils avaient exécuté les militaires assurant la sécurité de la résidence puis avaient menacé d’en faire de même pour les civils masculins. Lucas ne voulait pas transiger et les avaient défiés d’exécuter leurs menaces ; mettant sa tempe sur l’arme du chef des hommes. Son père avait accouru et avait négocié leurs vies contres un sac de bijoux de valeur et des liasses de billets. Lucas avait compris ce jour que rien ne le retenait à cette terre et il devait changer cela. Une femme, des enfants, des attaches solides qui l’empêcheraient de mettre à nouveau sa tempe à la merci d’une arme assassine. Il fallait qu’il se marie !

Naomi avait tout de suite attiré son attention. Elle s’était dirigée vers lui et avait pris les choses en main. Il s’était laissé embarquer et en était heureux. Lucas souriait. Il était heureux. Ses copains s’empressèrent de le sortir de ses rêveries. Direction, la zone 4 et ses nombreux bars. De tournée en tournée, de boîtes de nuit en bars à striptease, il s’était retrouvé le lendemain matin dans une chambre d’hôtel entouré de deux jeunes demoiselles. Lucas était parti en voleur. Il ne se souvenait de rien et ne voulait se souvenir de rien. Naomi ne devait jamais savoir.

Quelques heures plus tôt et quelques 7 000 kms plus loin, Naomi et ses amies, après une journée de soins en institut de beauté décidèrent d’aller dîner en ville. Conversations de femmes, discussion sur le déroulement du mariage, un bon repas, quelques cocktails et verres de blanc. Elles décidèrent ensuite de terminer la fête en night-club. Naomi passait sa dernière soirée de célibataire avec elles, et elles devaient célébrer cet évènement : champagne s’il vous plaît ! Un serveur fut appelé. Naomi fut séduite. Après quelques coupes, elle ne pouvait s’empêcher de penser à s’accorder une dernière liberté avant le mariage. Elle avait prévu cette union jusque dans les moindres détails. Mais, elle n’avait jamais dessiné l’irrésistible serveur. « On ne vit qu’une fois ! » lança-t-elle en faisant promettre à ses copines de toujours que le secret ne sortirait jamais du groupe. Bouche cousue. Le lendemain, pendant que la folle bande se préparait à retourner sur Paris, Lucas reçut un coup de fil anonyme lui relatant l’écart de conduite de sa femme. Il n’y croyait pas et refusa d’en parler avec Naomi.

Elle était de retour à Abidjan avec sa belle robe et son beau sourire. Les préparatifs avaient bien avancé. Elle ne pensait plus au serveur et ne s’imaginait pas un  instant que son fiancé pouvait être au courant. C’était un secret et elle ne le lui dirait jamais. La veille du mariage elle avait reçu un coup de fil à son tour : « Samedi dernier, Lucas était au Butter avec 2 femmes qu’il embrassait et touchait en public ». Son sang ne fit qu’un tour ! Elle se rua dans le salon et questionna violemment Lucas. En guise de réponse, il lui sortit son incartade ibizienne. Naomi était livide ; Lucas atterré. « Mon chéri, mieux vaut repousser le mariage, nous ne sommes pas prêts ! ».

Lucas refusa net. Il voulait ce mariage. Il voulait cet enfant et cette famille qui le retiendraient à la vie. De toute façon tout était déjà payé et prêt. Comment allaient-ils expliquer cela aux parents ?  Naomi voulait elle voir son honneur bafoué ? Souhaitait-elle que son mari passe pour un cocu ? Etaler leur vie privée ? Il en était hors de question !

C’est ainsi que Naomi se retrouvait en ce samedi 9 juin 2000 à l’hôtel de ville pour un mariage qu’elle avait pensé et prévu dans les moindres détails. Le mariage était planifiable, les aléas autour non. Elle aurait dû être la femme la plus heureuse du monde mais elle ne l’était pas. Toutes ces turpitudes, ces actes non expliqués, ces envies non réfrénées ne se trouvaient pas dans l’album-mariage. Passé le mari beau et riche, les préparatifs excitants, le mariage luxueux et la jalousie créée chez les copines, elle se demandait pour la première fois si elle serait heureuse avec Lucas. Qui était-il ? Etait-ce bien raisonnable de se marier seulement 6 mois après une rencontre ? Naomi était perdue. Sa planification avait échoué. Que devait-elle faire ? Elle s’en voulait de ne pas avoir réfléchi à son bonheur et de l’avoir occulté de ses plans. Pouvait-elle aujourd’hui raisonnablement se marier ? Ni Lucas ni elle-même ne pouvait raisonnablement dire si dans un mois ou dans deux ans tout ceci ne se reproduirait pas : un verre de trop, une erreur, une aventure…

« Voulez-vous prendre M. DJEDJE Lucas ici présent comme époux ? – OUIIIIIIIIIII !! ». La salle était en ébullition. La fête fut extrêmement belle comme cela était prévu.

Naomi s’accommodait tant bien que mal de sa nouvelle vie d’épouse et de mère de famille. Après l’objectif mariage, elle n’avait plus rien en vue. Toute sa vie, pendant son enfance puis son adolescence, elle ne voyait qu’une seule chose au bout de la route : le mariage ! Ce Saint Graal obtenu, Naomi se sentait bien vide et fort triste. Comment allait-elle pouvoir meubler ses journées ? Elle avait démissionné de son emploi de créatrice de bijoux après le mariage et disposait de son temps à sa guise. Après deux tentatives de commerce qui périclitèrent, elle décida d’être femme au foyer et de concevoir un enfant. Enfin elle allait exaucer l’un des vœux les plus chers de son époux. Ce même jour, soit environ 10 mois après le mariage, elle reçut la visite d’une jeune femme. Elle tenait dans ses bras un adorable nouveau-né : le fils de Lucas. Ceci ne figurait dans aucune page de l’album.

mercredi 27 juillet 2011

Famine En Afrique

FAMINE DANS LA CORNE DE L’AFRIQUE, MAIS OU SONT LES AFRICAINS ?
Par Adama WADE, pour LES AFRIQUES du 22 juillet 2011

La famine qui frappe actuellement la corne de l’Afrique menace 14 millions de personnes en Ethiopie, en Somalie, à Djibouti et en Ouganda. Des milliers de déplacés à la merci des hyènes et des bandes armées tentent tous les jours de gagner le camp kenyan de Baidoa, lequel avec 350 000 personnes, est le plus grand au monde.

De nombreux pays (France, Grande-Bretagne, Allemagne) ainsi que des organismes internationaux (FAO, HCR, Unicef), des ONG (Action contre la faim, Oxfam) se sont mobilisés. Il est cependant un fait lourd de sens : les pays africains ne sont pas présents et n’ont pas fait de bruit comme lors du tremblement de terre à Haïti. Ni officiellement par la voix d’un de ses nombreux présidents chantres de la solidarité et du panafricanisme, ni par une société civile, féconde quand il s’agit de dénoncer l’impérialisme et le néocolonialisme. 

Les postures dithyrambiques affichées lors du dernier sommet de l’UA contre l’ingérence des occidentaux ont disparu de la scène. L’Union africaine et son conseil de paix et de sécurité sont restés sourds à l’appel d’une aide d’urgence de 22 millions d’euros (seulement) nécessaire pour sauver 500 000 bébés.  Comment s’explique cette  absence africaine de la corne de l’Afrique ? Est-ce parce que nos pays sont trop pauvres pour aider ? Parce qu’ils  ont d’autres chats à fouetter à l’intérieur de leurs propres territoires? A moins que cela ne soit la survivance d’une mentalité d’assisté qui veut que nos élections, nos crises alimentaires, nos procès (cas Habré), nos parlements, nos sénats, nos processus de réconciliation, nos sommets de l’Union africaine, nos opposants en exil, soient financés par l’aide et la coopération internationale. 
En définitive, aux autres de financer nos retrouvailles, mais qu’ils ne se mêlent surtout pas de nos débats souverains.

Cette conception minimaliste de la souveraineté dilue la notion de responsabilité de nos dirigeants et de nos Etats qui n’ont rien pu faire pour venir à bout des guerres intestines qui ravagent cette partie du monde.

Depuis 1991, la Somalie s’est fragmentée entre plusieurs seigneurs de guerre et des bandits de grands chemins qui, sous le voile d’un islamisme douteux, s’enrichissent sur le dos d’une population devenue butin de guerre. Pourtant, les Shebabs, qui viennent de revenir de leur décision vieille de deux ans d’interdire la présence des organisations humanitaires, ne sont pas aussi lourdement armés qu’un Kadhafi. Pourquoi l’Union africaine et, au-delà, l’Onu,  tolèrent ces groupuscules qui menacent la paix et l’économie mondiale ?

En attendant une véritable mobilisation africaine, cette famine fait le bonheur des spéculateurs puisque,  selon l’Onu, le prix du sorgho était en hausse de 240% dans le sud-ouest de la Somalie alors que le cours du maïs jaune a augmenté de 117% dans le nord-est de l’Ethiopie.


Merci à M. Wade pour cet article. Simplement écrit et simplement vrai ! Pour ceux qui souhaitent aider mais ne savent pas comment procéder :
www.actioncontrelafaim.org
www.20minutes.fr/article/761322/somalie-comment-quoi-donner

God bless AFRICA !

mardi 26 juillet 2011

Envie de roots

J’y pensais depuis quelques semaines. J’avais déjà repéré quelques éléments. J’en ai même rêvé une nuit… Puis, j’en ai parlé à ma conseillère de toujours, celle des décisions sérieuses et déterminantes. Maman m’avait emmenée un matin chez un monsieur d’une cinquantaine d’années, au visage accueillant, au sourire Colgate et à la bonne humeur communicative… Nous avions ainsi passé quelques heures à deviser, à papoter, à dessiner et à rêver. J’en étais ressortie toute chose, impatiente de revenir la semaine d’après. Tic-Tac Tic-Tac, le temps peut être bien long lorsque l’on attend avec impatience sa dose de bonheur… Finalement, je l’obtins. Simple, bon, là ou je l'attendais. J’étais anormalement satisfaite. Moi qui ronchonnais pour tout et rien, qui trouvais absolument toujours quelque chose à redire, j’étais rentrée, j’avais regardé, touché et testé et j’en étais ressortie ; un léger sourire aux lèvres. Quelle surprise je leur ferai ce lundi matin !
Un dimanche qui passe trop lentement, une nuit d’insomnie, j’étais tellement excitée par ce lundi que je n’en avais pas fermé l’œil de la nuit ! Pensée, pensée, mais qu'allaient ils tous penser ?
Lundi matin : 06h00. Levée aux aurores, bien douchée, dents lavées, coiffée et maquillée. Direction voiture et boulot, le sourire jusqu’aux oreilles. Arrivée, pas grand monde mais déjà je sens les regards, l’étonnement, l’admiration… Mais que tu es jolie ce matin ! Oh mais ça te change vraiment, c’est trop chic ! et ainsi de suite, belotte et rebelotte d'agréables phrases lancées entre deux portes  jusqu’à ce que le Big Boss arrive : "C’est quoi la prochaine étape ? L’afro ou le Kodjo ?"

Ebony inside : ‘Moi et mon tailleur WAX, ON t’emmerde !’
Superbe lundi de juillet. Une excellente journée, un beau soleil, un Wax sur mon petit corps, des compliments qui fusent… What else ?
Portons le pagne de chez nous !!!!!

Nigerian Working Girl by VLISCO

Inna Moja (Robé designée par sa soeur)

Accessoire Incontournable !

Suno Dress. Rien que 500 USD ;o))
Par la londonienne so pop SUNO....
Bracelets  par ITUEN BASI




Pour ceux et celles que le Wax intéressent ou passionnent, je recommanderais :
www.vlisco.com
www.nothingbutthewax.blogspot.com
www.ituenbasi.co.uk
www.sunony.com

Des grosses bises !

lundi 25 juillet 2011

Nominations...

Il y a quelques jours, grande discussion avec un de mes collègues fraîchement débarqué de sa Bretagne natale pour venir gérer des « équipes multiculturelles » (comprendre des noirs) et relever les défis de la reconstruction de la Côte d’Ivoire. Jusque-là tout va presque bien. Nous discutons des affres de la crise, des plaisirs abidjanais, des embouteillages, de la pluie, du nombre ahurissant des voitures de luxe en ville, des prix relativement salés de l’Hippopotamus nouvellement ouvert au Plateau.

Petits échanges sympathiques jusqu’à ce que la partie qui ne me plaît pas la plus ne pointe du nez. Politiqui... Pas que je ne sois pas friande de politique, bien au contraire mais il est des lieux et des gens où et avec lesquels il vaut mieux sourire et garder son opinion pour soi. Ou comme dirait l’autre : « on ne parle pas de tout avec n’importe qui au risque de finir avec rien comme tout le monde ! ».

M. Durand (nom évidemment modifié) dans toute sa candeur et son innocence de ‘pauvre blanc naïf’ me pose un problème qui apparemment le taraude depuis quelques jours :
- Mais Ebony, je voulais vous demander ce que vous pensez des dernières nominations ?
- Oh mais vous savez, je ne suis pas du tout, tout ça. J’ai déjà assez de boulot comme ça. Rires. Pourquoi que s’est-il passé ?
- Bien. En fait je suis un peu surpris. Je sais que la Côte d’Ivoire c’est l’Afrique et il y a des penchants tribaux mais je pensais qu’avec un homme comme M. Ouattara qui a l’expérience de l’Occident, les choses seraient différentes…
- Ca fait plusieurs fois que je vois des Ouattara nommés à différents postes. Je ne sais pas si c’est la même famille que votre président mais quand même c’est assez dérangeant…
- … Vraiment je sais pas du tout… De toute façon nous n’avons pas d’impact sur ce genre de décisions donc….
Certes, mais il faut dénoncer, c’est comme ça que se construit une démocratie…
- [Dans mon cœur : Ahooooooooooooooooo…………..]
Tout ce que je peux dire c’est que c’est tant mieux pour eux [ndlr : les nouvellement nominés]. L’essentiel pour moi c’est qu’il fasse du bon boulot. C’est tout ce que le peuple demande hein… [Oscar de la Gueule de Bois pour Ebo à Je prends bien même. Qui est fou ??? Les pièges de ce genre, je ne suis même pas prête à tomber dedans !]
… [Le blanc est dégba]

En jeune affairée que je ne suis pas, quelques heures plus tard, je suis allée à la pêche aux renseignements sur ces nouvelles nominations. Ci-après un petit récap de ce que j’ai pu trouver :
Simon OUATTARA nommé Directeur Général Afrique de MICROSOFT
Ibrahim OUATTARA (frère du président) nommé Directeur Financier de la PRESIDENCE DE RCI
- Samuel OUATTARA nommé AMBASSADEUR de RCI au MALI (avec résidence à Bamako)
- Daniel K. OUATTARA, coordonnateur du Programme National de Réinsertion et de Réhabilitation Communautaire (PNRRC)
Le colonel Karim OUATTARA remplace le général Détho Létho Firmin à la tête des forces terrestres de RCI
Abou-Bakar OUATTARA, nouveau Président du Rotary Abidjan Atlantis euuuhhhhh ;o)  (bref, je rigole et j’me comprends très bien !).

Mon but n’est pas de créer une polémique stérile. Je ne fais que partager un échange suivi d’une réflexion personnelle qui m’a amenée à me poser un certain nombre de questions : le changement si bruyamment annoncé arrivera-t-il un jour ? Est-ce que c’est parce que ceux d’avant l’ont fait, que ceux de maintenant ont le ‘droit’ de le faire également ? A quel moment, on pourra repartir de zéro sans reprocher aux uns ou aux autres l’absurdité dans laquelle nous vivons et nous complaisons ?
Questions existentielles…

Dans la nouvelle Côte d’Ivoire et dans ma nouvelle Babi FRCIenne, ma devise est plus que jamais : YEUX VOIENT, BOUCHE PARLE PAS ! (autant que faire se peut !)

Enjoy your week ! ;o)